Pourquoi le dinar algérien est-il très bas ?

Pourquoi le dinar algérien est-il très bas ?

Le dinar algérien connaît depuis plusieurs années une dépréciation marquée, à la fois sur le marché officiel et encore plus sur le marché parallèle. Cette situation s’explique par un ensemble de facteurs économiques, structurels et politiques.



1. Une forte dépendance aux hydrocarbures

L’économie algérienne repose très largement sur les exportations de pétrole et de gaz naturel. Environ 90 % des recettes en devises proviennent de ce secteur. Lorsque les prix mondiaux du pétrole chutent, les rentrées de devises diminuent fortement, affaiblissant la capacité du pays à soutenir sa monnaie.

2. Un manque de diversification économique

L’Algérie importe une grande partie des biens de consommation, des équipements et des matières premières. Or, en dehors des hydrocarbures, ses exportations sont très faibles. Ce déséquilibre crée une pression constante sur les devises étrangères (euro, dollar), alimentant la baisse du dinar.

3. Inflation et déficit budgétaire

L'inflation persistante, souvent due à une création monétaire excessive pour financer les déficits publics, réduit la valeur du dinar. Plus il y a de dinars en circulation sans production équivalente, plus leur valeur diminue.

4. Le marché noir des devises

L’existence d’un taux de change parallèle bien supérieur au taux officiel illustre la perte de confiance des citoyens et des entreprises dans la monnaie nationale. Ce marché noir attire la demande de devises et accentue la pression sur le dinar.

5. Politique de change administrée

La Banque d’Algérie contrôle étroitement le taux de change officiel. Cette approche, parfois utilisée pour équilibrer les comptes de l’État, aboutit souvent à une dévaluation artificielle du dinar, contribuant à sa faiblesse structurelle.

Comment peut-on renforcer la valeur du dinar algérien ?

1. Diversifier l’économie

Investir dans des secteurs alternatifs comme l’agriculture, l’industrie, le numérique ou le tourisme permettrait de générer de nouvelles sources de devises.

2. Réduire la facture d’importation

Encourager la production locale pour remplacer certains produits importés contribue à préserver les réserves de change.

3. Attirer l’investissement étranger

Créer un environnement favorable aux investissements (réformes, stabilité, clarté juridique) permettrait d’attirer des capitaux en devises.

4. Unifier les marchés de change

Réduire l’écart entre le taux officiel et le marché parallèle renforcerait la crédibilité du dinar et améliorerait la transparence monétaire.

5. Maîtriser l’inflation

Une politique monétaire rigoureuse et une gestion saine des finances publiques sont essentielles pour stabiliser la monnaie nationale.

6. Renforcer les réserves de change

Cela peut passer par l’augmentation des exportations, le soutien à la production locale, et la facilitation des transferts de la diaspora.

Conclusion

La faiblesse du dinar algérien est le symptôme de déséquilibres économiques profonds. Sa stabilisation passe par une réforme structurelle, une meilleure gouvernance économique et un engagement durable en faveur de la diversification et de la productivité.


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